Au Mali, l'année 1991 marque la fin du régime autoritaire de la IIe République et le début d'une ère plus démocratique. En février 1993 est votée la loi-cadre sur la décentralisation. Au moment où,... Show moreAu Mali, l'année 1991 marque la fin du régime autoritaire de la IIe République et le début d'une ère plus démocratique. En février 1993 est votée la loi-cadre sur la décentralisation. Au moment où, en 2001, les premiers juristes commencent leur aventure de recherche - qui aboutira à l'ouvrage collectif dont est tiré le texte de ce chapitre qui présente la démarche du livre -, les acteurs impliqués dans le processus de décentralisation sont encore en pleine période de rodage, et les premières confrontations issues de la décentralisation ont déjà eu lieu. Le Mali se présente donc comme un lieu des plus propices à la redécouverte du droit. C'est ce à quoi vont s'appliquer les juristes en question, en tenant compte des concepts de l'anthropologie juridique. Les chercheurs qui observent le droit vivant mettent en cause la conception moniste, dite étatique, du droit et reconnaissent l'existence simultanée de plusieurs systèmes juridiques ou du moins normatifs, dans une situation sociale donnée. En anthropologie juridique, un outil théorique vital est celui qui permet d'établir le rapport entre les autorités politiques (conseil des anciens, ONG, directions de l'entreprise) et les règles applicables, grâce aux deux concepts de champ social semi-autonome et d'arène politique. La décentralisation ne se déroule pas dans un vide institutionnel, et la législation peut induire des effets pervers, comme l'élargissement du fossé entre "allochtones" et "autochtones" et même une résurrection des autorités traditionnelles. Les disparités entre les approches du juridique "pur et dur" et les approches anthropologiques ont conduit à des "tatonnements" initiaux chez les juristes - qu'ils reconnaissent - dans leur cheminement vers la redécouverte du droit. Les contributions au livre témoignent de transformations, aussi bien au niveau du pays, qu'au niveau des juristes eux-mêmes. Les textes combinent histoires personnelles, études de cas, et réflexions d'une portée académique plus large. Ann., réf. [Résumé ASC Leiden] Show less
Cet article remet en cause le rôle de l'état comme mécanisme central de régulation sociale en Afrique, en prenant en compte la jeunesse relative de l'état-nation, la faiblesse de l'appareil... Show moreCet article remet en cause le rôle de l'état comme mécanisme central de régulation sociale en Afrique, en prenant en compte la jeunesse relative de l'état-nation, la faiblesse de l'appareil étatique et l'influence croissante de processus juridiques transnationaux sur l'autonomie étatique. Les sociétés post-coloniales de l'Afrique subsaharienne sont caractérisées par une pluralité de normes et de valeurs, et l'état ne constitue qu'un seul niveau de régulation sociale entre des cultures locales plus ou moins souveraines, des multinationales puissantes et des organes supra-étatiques comme le FMI et l'OUA. Deux exemples étayent cette thèse: le premier, celui des réformes des partis politiques intervenues récemment en Afrique, souligne l'importance des forces sociopolitiques internes et de la pression internationale, tandis qu'une étude de cas concernant l'Afrique du Sud - où les autorités ont reconnu constitutionnellement le pluralisme juridique - révèle la complexité du processus législatif dans une société multi-ethnique et en pleine transformation. Le rôle du droit comme instrument de transformation de l'état ne peut être que modeste. Show less
Cet ouvrage présente onze contributions rédigées par des africanistes qui ont collaboré étroitement avec l'anthropologue politique néerlandais Robert Buijtenhuijs et ont été influencés par ses... Show moreCet ouvrage présente onze contributions rédigées par des africanistes qui ont collaboré étroitement avec l'anthropologue politique néerlandais Robert Buijtenhuijs et ont été influencés par ses travaux et sa personnalité. Le livre est un hommage à un auteur qui a été productif dans beaucoup de domaines, dont les travaux pendant plus de trente années se sont caractérisés par un dévouement sans faille aux causes de la liberté et de la démocratie sur le continent africain. Par ses travaux, Robert Buijtenhuijs a participé aux processus parmi les plus significatifs de la mutation politique qu'a connue le continent africain pendant la seconde moitié du XXe siècle et à certains des débats les plus cruciaux qui ont animé le monde des études africaines: description et interprétation des révolutions et guerres paysannes en Afrique; transitions démocratiques; phénomènes sociaux et religieux accompagnant les développements politiques; statut épistémologique des études africaines. Contributions: Introduction : L'étendue des travaux de Robert Buijtenhuijs (Wim van Binsbergen, Piet Konings et Gerti Hesseling); Histoire politique du Tchad (1900-1975) (Bernard Lanne); The reception of the Mau Mau in Southern Rhodesia, 1952-1961 (Terence Ranger); Africa's wars of liberation: some historiographical reflections (Stephen Ellis); Le politique "par le bas": les vicissitudes d'une approche (Peter Geschiere); Le faux naïf sur les sentiers des guerres (de libération nationale?) : l'anthropologie est-elle naturellement anti-impérialiste? (Jean Copans); When is a State a State? Exploring Puntland (Martin Doornbos); La démocratie dans un monde multi-cosmologique: une expédition d'exploration menée depuis l'Afrique (Elly Reinierse); Trade unions and democratisation in Africa (Piet Konings); La démocratisation en Afrique noire dans les années 1990: l'hypothèque militaire (Céline Thiriot); Sacrifices humains et politique: quelques exemples contemporains en Afrique (Comi Toulabor); Creating "a place to feel at home": Christian church life and social control in Lusaka, Zambia (1970s) (Wim van Binsbergen) Show less
Cet ouvrage présente onze contributions rédigées par des africanistesqui ont collaboré étroitement avec l'anthropologue politique néerlandais RobertBuijtenhuijs et ont été influencés par ses... Show moreCet ouvrage présente onze contributions rédigées par des africanistesqui ont collaboré étroitement avec l'anthropologue politique néerlandais RobertBuijtenhuijs et ont été influencés par ses travaux et sa personnalité. Le livreest un hommage à un auteur qui a été productif dans beaucoup de domaines, dontles travaux pendant plus de trente années se sont caractérisés par undévouement sans faille aux causes de la liberté et de la démocratie sur lecontinent africain. Par ses travaux, Robert Buijtenhuijs a participé auxprocessus parmi les plus significatifs de la mutation politique qu'a connue lecontinent africain pendant la seconde moitié du XXe siècle et à certains desdébats les plus cruciaux qui ont animé le monde des études africaines:description et interprétation des révolutions et guerres paysannes en Afrique;transitions démocratiques; phénomènes sociaux et religieux accompagnant lesdéveloppements politiques; statut épistémologique des études africaines.Contributions: Introduction : L'étendue des travaux de Robert Buijtenhuijs (Wimvan Binsbergen, Piet Konings et Gerti Hesseling); Histoire politique du Tchad(1900-1975) (Bernard Lanne); The reception of the Mau Mau in Southern Rhodesia,1952-1961 (Terence Ranger); Africa's wars of liberation: some historiographicalreflections (Stephen Ellis); Le politique "par le bas": lesvicissitudes d'une approche (Peter Geschiere); Le faux naïf sur les sentiersdes guerres (de libération nationale?) : l'anthropologie est-elle naturellementanti-impérialiste? (Jean Copans); When is a State a State? Exploring Puntland(Martin Doornbos); La démocratie dans un monde multi-cosmologique: uneexpédition d'exploration menée depuis l'Afrique (Elly Reinierse); Trade unionsand democratisation in Africa (Piet Konings); La démocratisation en Afriquenoire dans les années 1990: l'hypothèque militaire (Céline Thiriot); Sacrificeshumains et politique: quelques exemples contemporains en Afrique (ComiToulabor); Creating "a place to feel at home": Christian church lifeand social control in Lusaka, Zambia (1970s) (Wim van Binsbergen) Show less
Many local tenure arrangements in Niger were largely implicit, not recorded in any codified form. In the process of codification now underway, chiefs are regarded as the key interpreters of... Show moreMany local tenure arrangements in Niger were largely implicit, not recorded in any codified form. In the process of codification now underway, chiefs are regarded as the key interpreters of tradition, mutating the implicit into the explicit. Land tenure reform is not without contradictions. How are chiefs to maintain a level of flexibility and dynamism within the codified, rigidified form that the local tenure arrangements will have once they are made explicit? How are chiefs to determine which implicit local customary practice is to have primacy in a codified form, since their parameters are always changing from season to season and from year to year? As the new 'Code rural' in Niger shows, the invention-of-tradition approach which has gained prominence in English-language research has failed in its French counterparts. Both planner-administrators and academics are engaged in a discourse that seems to take tradition as an undisputed given. The remarkable thing is that is appears to work. The 'Code rural' has been considered path-breaking and innovative because it seeks to modernize tenure rules without breaking with tradition. The conclusion is that land tenure legislation can be modernized by integrating traditional chiefs into the legal framework. Show less